Dans cette section, Lexique de l'ébéniste, nous tenterons de démystifier le langage spécialisé du monde de l'ébénisterie.
À tout seigneur, tout honneur.
D'où vient le mot ébéniste?
Le mot « ébéniste » vient du mot « ébène », un bois précieux, dur et foncé, originaire principalement d’Afrique. À l’origine, au XVIIe siècle, ce terme désignait les artisans menuisiers spécialisés dans la fabrication de meubles de luxe utilisant des placages en ébène, alors très recherché pour sa couleur noire et sa rareté.
André-Charles Boulle, ébéniste du roi à Versailles de 1642 à 1732 a perfectionné la technique de la marqueterie en « parties » et « contreparties ». Il superposait des feuilles de matériaux précieux (écaille de tortue, cuivre, laiton, étain, corne) et découpait en une seule opération des motifs identiques, permettant d’obtenir deux panneaux inversés : l’un où le métal fait le motif sur fond d’écaille, l’autre où l’écaille fait le motif sur fond de métal.
Voici quelques-unes de ses œuvres :
A
B
B4F : Planche de bois rabotée sur les 4 côtés.
Bleuissement : Défaut d'aspect provoqué par un champignon de la famille des ascomycètes mais qui ne présente pas d’incidence sur les propriétés mécaniques du bois.
Bois blancs : Désigne les essences à bois tendre comme l'épicéa, le peuplier ou le tilleul par opposition aux essences à bois dur et beaucoup plus nobles comme le hêtre ou le chêne.
Bois exotique : Terme désignant les essences provenant d'Europe, d’Afrique, d’Asie du sud-est ou bien d’Amérique du sud, plus généralement les essences équatoriales, généralement de forte densité et imputrescibles (>800kg/m3) et de classe 4 ou 5.
Bois d’œuvre : Troncs (ou grumes) assez gros pour pouvoir être sciés, tranchés (qualité supérieure), ou déroulés.
Bois parfait : De cœur, ou duramen est le bois des années précédentes, il ne comporte pas de cellules vivantes et assure le soutien. Il est souvent imperméable.
Bois brut de sciage : Bois scié, sans finition. Ce bois est rugueux au toucher car les fibres de bois sont apparentes. Répond aux exigences d’écarts admissibles normalisés.
Bille sur pied : Bille découpée à partir de la plus grosse section de la grume.
Bois de bout : Bois vu sur le plan transversal de l’arbre obtenu par une section perpendiculaire à l’axe de celui-ci. Sur ce plan, les cernes de croissance sont visibles sous forme d’anneaux concentriques.
Bois de cœur : Partie centrale du tronc sous l’aubier.
Bois de compression : Bois de réaction typiquement formé à la partie inférieure des branches et du côté opposé à la contrainte.
Bois de feuillus : Bois provenant d’essences forestières dites feuillus, appartenant à la classe des Angiospermes.
Bois de réaction : Bois qui présente des caractéristiques anatomiques distinctes en se formant dans les portions de tiges penchées ou courbées et dans les branches. Le végétal s’efforce de reprendre une position normale en produisant le bois de réaction.
Bois de tension : Bois de réaction typiquement formé à la partie supérieure des branches et du côté de la contrainte qui provoque l'inclinaison d'une tige ou d'un tronc chez les feuillus.
Bois final : Partie extérieure du cerne d'accroissement, formée à la fin de la période de végétation. Aussi appelé "bois d'été".
Bois indigènes : Bois provenant d'arbres poussant en localement.
Bois initial : Partie intérieure du cerne d'accroissement, formée au début de la période de végétation. Aussi appelé "bois de printemps".
C
Contreparement : Face qui, selon les règles de classement normalisées, est jugée la moins bonne.
Cerne : Couche concentrique d’un arbre dont le nombre indique l’âge de l’arbre.
Chevron : Pièce de charpente soutenue par des pannes, et qui supporte des liteaux, lambourdes ou voliges.
Classe de bois : Évaluation de 1 à 5 de la résistance du bois vis à vis des champignons, larves, humidité et agressions diverses. 1 étant la plus résistante.
Contrecollé : Assemblage de pièces de bois par collage, pour augmenter l’épaisseur ou la largeur.
Contrefil : Sens contraire au sens des fibres du bois. Sens contraire à la direction des fibres du bois. Il est possible que le contre-fil soit la caractéristique de certaines espèces d’arbre (Sapelli). La figuration ru- banée est fréquente dans les bois tropicaux. Ce sont des couches superposées de fil incliné sur droit qui alternent avec des couches gauches. Il y a des déviations de fil : drapé, ondulé, etc.
Cadranure : Fentes radiales partant de la partie centrale de la grume jusqu’à sa périphérie.
Cambium : Assise de cellules génératrices sous l’écorce qui assure la croissance en diamètre de l'arbre.
Cerne d'accroissement : En section transversale, couche d'accroissement concentrique constituée des cellules produites au cours d'une année.
Champignon de discoloration : Taches superficielles dues à l'action de micro-organismes.
Coeur découvert : Moelle apparaissant sur une partie ou sur toute la longueur d’une face ou d’une rive.
Coeur enfermé : Moelle, présente mais n'apparaissant ni sur les faces ni sur les rives.
Coeur étoilé : Ensemble de deux ou plusieurs fentes de cœur.
G
Gerces : Fentes à la surface des planches dues à un séchage trop rapide.
Grain du bois : Liaison plus ou moins dense des particules qui constituent la matière.
Grume : Tronc ébranché et écimé
H
Humidité (du bois) : Également « teneur en eau du bois ». Correspond à la masse d’eau contenue dans le bois, exprimée en pourcentage de sa masse anhydre.
I
L
Lambris : Tout panneau fait d’un assemblage de planches embrevées pour composer des portes, cloisons, revêtements de murs, etc.
Ligneux : Qui caractérise des tissus dont les parois sont imprégnées de lignine et qui possèdent de ce fait une certaine rigidité.
Lignine : Un des constituants principaux des parois cellulaires du bois.
Lignivore : Se dit d'un champignon qui se nourrit de bois.
Loupe : Excroissance ligneuse de forme plus ou moins globuleuse. Les fibres enchevêtrées et nouées du bois de loupe forment des motifs caractéristiques. A ce titre, les loupes sont très recherchées pour l'ébénisterie et la marqueterie.
Lunure : Présence, dans le duramen, d’un anneau, complet ou non, ayant la couleur et les propriétés de l’aubier.
M
Maille : Rayures ou mouchetures longitudinales irrégulières, provenant de la coupe longitudinale des rayons ; elles apparaissent sur une face d’un bois scié sur quartier.
Martelage (ou marquage) : Marque faite aux arbres destinés à être abattus.
Masse volumique : Quotient de la masse d’un corps par son volume.
Mérule : Champignon lignivore susceptible de dégrader le bois dont l’humidité est supérieure à 22%.
N
Noeud adhérent : Nœud dont la couche externe présente une continuité (adhère) avec le bois environnant sur au moins 3/4 du périmètre de la section du nœud au niveau d’une face du sciage.
Noeud mort (ou noeud non adhérent) : Nœud dont la couche externe présente une continuité (adhère) avec le bois environnant sur une étendue inférieure au quart du périmètre de la section du nœud au niveau d’une face de sciage.
Noeud partiellement adhérent : Nœud dont la couche externe présente une continuité (adhère) avec le bois environnant sur une étendue dépassant le 1/4, mais inférieure aux 3/4 du périmètre de la section du nœud au niveau d’une face de sciage.
Noeud pourri : Nœud affecté par de la pourriture.
Noeud sain : Nœud ne présentant pas de trace de pourriture.
Nœud tombant : Nœud mort qui ne présente pas de continuité avec le bois environnant et se détache.
Noeuds groupés : Nœuds situés de telle façon que la rectitude du fil n'est pas rétablie entre deux nœuds successifs.
Nœud découvert : Nœud apparent sur la surface périphérique d’un bois rond.
Nœud recouvert : Nœud n’apparaissant pas à la surface périphérique d’un bois rond.
Nœud traversant : Nœud apparaissant sur deux côtés opposés d’un bois scié.
S
Séchage des bois : À l’air libre (« Air Dry » ) : Méthode de séchage naturelle réalisée sur des bois ne nécessitant pas de passage en séchoir, des bois naturellement stables. En séchoir (« Kiln Dry ») : Procédé de séchage artificiel plus rapide que le séchage naturel nécessaire pour garantir une stabilité et un taux d’hygrométrie recherché.
Sec à l’air (bois) : Bois ayant une teneur en humidité sensiblement en équilibre avec les conditions atmosphériques naturelles
environnantes, car il a perdu son eau libre. Humidité comprise entre 18 et 22 %.
Section : Surface droite transversale de la pièce en bois.
Surbille : Bille produite à partir de la grume au-dessus de la bille de pied.
Surlongueur : Longueur additionnelle à la côte nominale pour compenser la perte de longueur due au tronçonnage.
Sciage : Action de débiter le bois à l’aide d’une scie.
Sciage sur dosse : Bois scié qui a une face perpendiculaire ou approximativement perpendiculaire aux rayons, ou, si les rayons ne sont pas visibles, bois scié qui a une face tangentielle ou approximativement tangentielle aux cernes d’accroissement.
Sciage sur maille : Bois scié dans lequel l’angle entre les rayons et une face est de 10° ou moins. Si les rayons ne sont pas visibles, bois scié où l’angle entre les cernes d’accroissement et une face est de 80° ou plus.
Sciage sur quartier : Bois scié ayant une face parallèle ou approximativement parallèle aux rayons, ou, si les rayons ne sont pas visibles, bois scié qui a une face perpendiculaire ou approximativement perpendiculaire aux cernes d’accroissement.
Sciures : Particules de bois résultant de l'action de la dent de scie sur la matière.
Seconde transformation : Production de produits finis ou semi-finis (emballages, éléments de construction, piquets et poteaux, boissellerie, meubles, panneaux, etc.).
Section : Surface droite transversale de la pièce de bois.
Sève : Liquide circulant dans les diverses parties des végétaux.
Sève brute (ascendante) : Substance liquide constituée d’eau et de sels minéraux, absorbée par les racines et transportée par les vaisseaux (feuillus) ou par les trachéides (résineux) jusque dans les feuilles pour y contribuer à la photosynthèse.
Sève élaborée (descendante) : Sève organique et nourricière qui fournit le tissu d'accroissement. Substance produite dans les feuilles par le processus de la photosynthèse à partir de sève brute, de lumière et de CO2. La sève élaborée est acheminée à travers le liber afin de "nourrir" les cellules ou d'y être stockée
T
Tanin : Matière amorphe appelée encore chimiquement polyphénol. On la retrouve dans le tronc, l'écorce, les feuilles ou les racines de la plupart des végétaux. Le tanin se rencontre couramment dans le règne végétal mais surtout dans les arbres.
Trachéide : Chez les résineux, cellule fusiforme de plusieurs millimètres de longueur assumant un rôle de soutien et contribuant à la conduction de la sève dans le bois.
Tranchage : Mode de débit d'une bille de bois en feuilles minces qui sont destinées aux placages ornementaux.
V
Veinage : Dessin produit par le fil du bois sur sa surface. Dans certains cas. il est renforcé par la réflexion de la lumière.Vaisseaux : Chez les feuillus, empilement de cellules formant un canal qui assure la conduction de la sève.
X
Xylophage : Se dit d'un organisme animal (insecte) qui se nourrit de bois (vrillette, capricornes, scolytes, lyctus, etc.).